La pilule contraceptive : quels risques ? quels bénéfices ?

Article proposé par Valentina BRADASCHIA, naturopathe en Alsace. Photo de Pauline Marion (@paulimedia)

Au cours des cinquante dernières années, la promesse d’une forme efficace de contraception a été une irrésistible avancée pour de nombreuses femmes. A ce jour, on estime qu’il y a au moins cent millions dans le monde s’appuyant sur une des plus grandes inventions du XXe siècle, point de départ de la révolution sexuelle, moyen au service de la libération des femmes. Il s’agit, bien évidemment, de la pilule, synonyme même de la contraception.

Cependant, contrairement à ce qu’on peut penser, la pilule n’est pas le contraceptif parfait : pas toujours efficace, ni pratique, elle est considérée à tort par la sagesse populaire comme étant l’amie de la sexualité.

Bien que moins nocives que les premières, les pilules de troisième génération actuellement sur le marché ont encore des effets secondaires importants et certaines études montrent que le risque de thrombose a même augmenté. Parmi les effets indésirables, en plus des thrombo-embolies veineuses, il peut y avoir : dépression, migraines, sauts d’humeur, prise de poids, baisse du désir sexuel, diminution de la densité osseuse, rétention hydrique, nausées, diarrhée ou vomissements, infections urogénitales et des troubles liés à la malnutrition.

Comment fonctionne la pilule?

Il y a deux causes fondamentales aux effets secondaires causés par la pilule : la première est de nature hormonale suite à l’apport d’hormones synthétiques, tandis que la seconde est de nature nutritionnelle, causée par l’influence de la pilule sur le métabolisme.

Les hormones synthétiques présentes dans la pilule imitent les hormones naturelles en modifiant l’équilibre afin de rendre la femme temporairement stérile, et pour ce faire, elles agissent sur le système endocrinien. Pour cela, les hormones de synthèse envoient le message à l’hypophyse que l’on est déjà enceinte. Les ovaires et l’utérus sont donc mis en état “d’endormissement profond”. La pilule combine souvent deux types de substances : les oestrogènes et la progestérone qui ont pour effet de modifier la glaire pour empêcher les spermatozoïdes de pénétrer au niveau du col de l’utérus, de bloquer l’ovulation et aussi de modifier l’endomètre de façon à ce qu’il ne puisse pas accueillir un éventuel œuf. Mais cette prise quotidienne d’hormones de synthèse correspond à une dose entre 20 et 50 fois supérieures à celle que les ovaires sécrètent normalement.

De plus, les hormones régulent tous les processus corporels, tels que la digestion, la température, la croissance, la reproduction et la structure chimique du sang. Elles sont également responsables de ce que nous ressentons et pensons, touchent l’humeur et, pour cette raison, elles ont également été appelés «molécules d’émotion».

Par conséquent, il ne faut pas être surpris en constatant que la pilule, induisant un effet hormonal d’infertilité, n’agit pas seulement sur les ovaires, l’utérus et le col de l’utérus : elle altère plusieurs dizaines de fonctions corporelles et affecte tous les organes.

Les effets de la pilule sur le métabolisme

Les troubles nutritionnels sont causés par les effets de la pilule sur le métabolisme, d’autant plus que la plupart des femmes qui en dépendent pour la contraception l’utilisent pendant de longues périodes. Il est nécessaire de prendre en compte les situations de santé générale et la qualité de la nutrition à la fois au cours de la période précédente et pendant toute la période de prise du médicament. Cela dit, il existe cependant des effets secondaires assez courants qui ont un lien évident avec les nutriments, tels que la relation entre la dépression et les niveaux de zinc et de vitamine B6.

La pilule affecte le métabolisme des vitamines, minéraux, lipides, acides gras essentiels et acides aminés. Les vitamines sont d’une importance cruciale pour toutes les fonctions du corps, et les plus endommagées sont les vitamines B6, B12, la vitamine C, la riboflavine, la thymine et l’acide folique.

Le manque de vitamine B1 peut provoquer fatigue, faiblesse, insomnie, perte de poids, dépression, irritabilité, manque d’initiative, constipation, perte d’appétit ou désir de sucres et problèmes circulatoires. Une pénurie de vitamine B2 peut entraîner des infections des gencives, des étourdissements, des irritations oculaires, des problèmes de peau et des pellicules. Si la vitamine C manque pour le corps, il est difficile de produire des hormones sexuelles une fois que l’on décide d’arrêter la pilule, ce qui entraîne des problèmes de fertilité, de libido et de bien-être en général. Les niveaux de cuivre augmentent généralement avec l’utilisation de la pilule, entraînant des migraines possibles, des troubles mentaux, des sautes d’humeur, une perte de cheveux, une pression artérielle élevée. La pilule réduit aussi l’absorption du zinc, ce qui peut entraîner des problèmes majeurs de fertilité, de grossesse et d’accouchement.

Les conséquences sur la libido

La pilule se présente comme une amie miraculeuse : elle promet aux femmes une vie sexuelle sans soucis, un contrôle sur le cycle menstruel parfois irrégulier ou douloureux, une gestion plus aisée de la relation du couple. Au départ, les femmes se sentent plus libres, et certainement les hommes aussi, et cela, s’ils ne souffrent pas immédiatement de contre-indications physiques ou émotionnelles, peut entraîner un merveilleux effet aphrodisiaque.

Plusieurs recherches approfondies sur la relation entre la pilule et la libido ont montré que la pilule réduit considérablement le niveau de testostérone, qui est vital pour la libido masculine et féminine en bonne santé, et l’arrêt de son utilisation ne garantit pas du tout le rééquilibrage.

Certes, il existe de nombreux facteurs différents qui affectent le désir sexuel, dont beaucoup restent un mystère, mais il est également vrai

que les recherches les plus récentes nous offrent, en ce sens, des indications très évidentes.

Et la grossesse dans tout ça ?

Les conditions de grossesse pendant la prise de la pilule ne sont pas du tout favorables : les niveaux d’acide folique sont réduits, ainsi que ceux de zinc et de sélénium, le système immunitaire est affaibli et les cellules utilisées pour la production de la muqueuse utérine s’atrophient provoquant un amincissement du col et du canal cervical. Malheureusement, tout cela peut affecter la santé du fœtus et de la mère.

C’est pourquoi, il est conseillé d’attendre au moins quatre mois après la dernière pilule avant de préparer une nouvelle grossesse, en travaillant peut-être activement pour rétablir une santé optimale.

Si vous souhaitez tomber enceinte, il faut tenir compte du fait qu’il vous faudra du temps pour restaurer votre cycle naturel, qui est inévitablement dormant après des années d’hormones synthétiques.

La corrélation entre les hormones de synthèse et la dépression

Selon l’O.M.S., une femme sur quatre connaît une période de dépression tout au long de sa vie, tandis que pour les hommes, le ratio est de un sur six. La dépression est la maladie la plus répandue chez les femmes aujourd’hui. Dans plusieurs recherches, il est montré que celles qui prennent la pilule ont presque deux fois plus de cas dépressifs que celles qui n’en prennent pas. Malgré les symptômes, les femmes continuent de prendre la pilule sans associer les deux car, dans la plupart des cas, elles sentent qu’elles n’ont pas d’autres alternatives.

Celles qui ont la chance de recevoir des informations correctes découvrent que la pilule a à tous égards un impact énorme sur ses choix, ses relations, sa famille, sa carrière, son estime de soi et surtout sa santé. Trop souvent, les femmes luttent avec bon nombre de ces problèmes en pensant qu’elles sont la source du problème, et si elles ont pris la pilule depuis leur plus jeune âge, elles ne savent même pas « qui elles sont sans ».

Ce n’est que lorsque on arrête de la prendre et on restaure un rythme naturel au sein du corps physique et mental que l’on réalise à quel point on peut être différente, et c’est un vrai soulagement pour beaucoup d’entre elles. Si on prend la pilule ou d’autres contraceptifs hormonaux et que l’on ressent certains des symptômes décrits, on peut envisager la possibilité que, entre autres, les hormones synthétiques puissent provoquer ou exacerber le malaise. Que ce soit pour des raisons contraceptives, des problèmes menstruels ou cutanés, il est préférable de commencer à chercher une alternative naturelle valable qui respecte le corps et qui convienne aux besoins de chacune.

Comment arrêter?

Si l’on choisit d’arrêter le contraceptif hormonal, il faut s’assurer de le faire correctement, de préférence sous surveillance médicale. En même temps, on peut trouver des experts pour être aidée dans le processus de détoxification et dans la restauration et la stimulation du fonctionnement normal des glandes endocrines. La médecine homéopathique, la médecine ayurvédique, la naturopathie, la médecine chinoise et de nombreuses autres formes de thérapies naturelles sont des alliés parfaits pour la nouvelle direction que l’on a l’intention de suivre.

On remarque également des changements dans les émotions et les sentiments, qui peuvent être positifs et parfois un peu difficiles à gérer. Si le système hormonal est endormi depuis de nombreuses années, il semblerait qu’on revient à la vie, avec toute l’intensité que cela implique. Donc, si l’on a besoin d’un bon soutien dans ce domaine, il est préférable de chercher un bon soutien (psychothérapie, le réalignement énergétique, le yoga, etc.).

Quelles alternatives alors ?

La contraception est une affaire très intime et personnelle. La ou les méthodes qu’on choisit sont très importantes pour la tranquillité d’esprit, celle de la relation avec l’autre et de la sexualité. Des méthodes de barrière aux programmes de fertilité naturelle, il existe un large éventail de possibilités que l’on est libre d’explorer, de mélanger et d’apprendre à trouver la combinaison parfaite (le préservatif, le stérilet au cuivre, la méthode de la symptothermie, etc.). Il est important de prendre le temps de découvrir d’autres méthodes, de voir comment elles s’adaptent à la personnalité, aux besoins physiques et au niveau de l’intimité, garantissant toujours la sécurité recherchée, tant pour la contraception que pour la protection contre les maladies sexuellement transmissibles.

Le secret réside dans un choix véritablement informé et responsable, et les femmes d’aujourd’hui ont à leur disposition de nombreux outils précieux. Rétablir le rythme naturel du cycle, communiquer plus profondément avec les signaux du corps, respecter soi-même et son intégrité dans la relation ainsi que celle de l’autre et réaffirmer son droit à la santé sans souffrances inutiles, sont la véritable libération que recherchent les femmes.

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